dimanche 15 juin 2025

Bonne Fête des pères

Les hommes mariés, les pères de famille, ces grands aventuriers du monde moderne

Charles Péguy


« Il n’y a qu’un aventurier au monde, et cela se voit très notamment dans le monde moderne : c’est le père de famille. Les autres, les pires aventuriers ne sont rien, ne le sont aucunement en comparaison de lui. » 

Cette assertion est délibérément et doublement provocatrice, puisqu’en guise de sainteté elle fait l’éloge de l’aventure et qu’en guise d’aventurier elle semble choisir M. Prudhomme. Péguy le sait : nul n’est, en apparence, plus pantoufflard, plus (petit-)bourgeois que le père de famille. 

Il sait aussi que les libertins, les bambocheurs, les explorateurs, les brûleurs de chandelles par les deux bouts, tous ceux qui revendiquent pour eux l’aura de l’aventure, daubent à l’infini sur ce lourdaud engoncé et pusillanime. Mais il connaît également, pour en avoir lui-même fait l’épreuve, l’étrange particularité, la désappropriante propriété dont est pourvu le père de famille : « Les autres ne souffrent qu’eux-mêmes. Ipsi. Au premier degré. Lui seul souffre d’autres. Alii patitur. Lui seul, autrement dit, déjoue les contraintes de la finitude : son être déborde son moi. Et que lui vaut cette prouesse ontologique, ce n’est pas un pouvoir accru, c’est une vulnérabilité plus grande. Il souffre d’autres, qu’on appelle à tort les siens, car ils ne sont pas à lui, mais lui à eux : il n’est pas leur possesseur, il est leur possession, il leur appartient, il leur est livré, il est, risque même Péguy, leur « otage ». Pour le dire d’une autre métaphore, ce chef de famille n’est pas un pater familias, mais un roi déchu qui a fait, en fondant un foyer, le sacrifice de sa liberté souveraine. Avant d’avoir charge d’âmes et de corps, il était seul maître de sa vie; le voici désormais assujetti, dépendant, privé de la possibilité de trouver refuge en lui-même : le confort du quant à soi lui est définitivement interdit.

Ainsi le bourgeois n’est pas celui qu’on pense : littéralement et constamment hors de lui, le père de famille mène l’existence à la fois la plus aventurière et la plus engagée qui se puisse concevoir. D’une part, il est exposé à tout et le destin, pour l’atteindre, n’a pas besoin de tireurs d’élite, il lui suffit de frapper au hasard dans l’un quelconque de ses membres : « C’est lui, mon ami, qui les a, et lui seul, les liaisons dangereuses ». D’autre part, il est responsable de tout, et même de l’avenir, même du monde où il n’entrera pas : « Il est assailli de scrupules, bourrelé de remords, d’avance, (de savoir) dans quelle cité de demain, dans quelle société ultérieure, dans quelle dissolution de toute une société, dans quelle misérable cité, dans quelle décadence, dans quelle déchéance de tout un peuple ils laisseront [sic], ils livreront, demain, ils vont laisser, dans quelques années, le jour de la mort, ces enfants dont ils sont, dont ils se sentent si pleinement, si absolument responsables, dont ils sont temporellement les pleins auteurs. Ainsi rien ne leur est indifférent. Rien de ce qui se passe, rien d’historique ne leur est indifférent. »

Tiré du « Mécontemporain » par Alain Finkielkraut



Entretemps dans le Wokistan (division Québec à la natalité catastrophique)

Les trois Centres de la petite enfance (CPE) La Souris verte ont annoncé cette semaine qu'ils ne souligneront plus la fête des Pères. 

Dans un message transmis aux parents, la direction des trois CPE situés dans l'arrondissement de Jonquière prétend que cette décision a été prise « dans un souci de respecter la diversité des réalités familiales ».

« Nous avons pris la décision de ne pas organiser d'activités spécifiques (cadeau, carte, etc.) à la fête des Pères. Cette décision découle de notre volonté de créer un environnement bienveillant, inclusif et respectueux de toutes les structures familiales. » Et d'exclure ainsi toute célébration des pères.

samedi 14 juin 2025

Carney accorderait aux États-Unis un droit de préemption sur les minerais canadiens (m à j)

The Economist a retiré cet article. Selon le journaliste Jon Thompson de Ricochet, The Economist l'aurait « retiré en raison de ce que les rédacteurs m'ont dit être des sources qui ne les satisfaisaient pas. »


Une mine de lithium près de La Corne, dans le nord du Québec

Le Canada a été le banc d'essai de la politique commerciale et étrangère tumultueuse de Donald Trump ; le président américain avait déjà dans le collimateur son voisin du nord avant même son investiture. Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent en Alberta le 15 juin pour le sommet du G7, le Canada est sur le point de consolider sa place à l'avant-garde de la géopolitique trumpienne. Il pourrait bientôt devenir le premier pays à sortir du dédale déroutant des droits de douane et des menaces avec un nouvel accord global sur la sécurité et le commerce.

Le caprice est la marque de fabrique de M. Trump, donc personne ne déclare que l'affaire est conclue. Mais les grandes lignes ont déjà été négociées. M. Trump lèvera les droits de douane sur les exportations canadiennes en échange d'un accès garanti aux minerais essentiels du pays. Pendant sa campagne électorale, Mark Carney, le premier ministre canadien, a déclaré aux Canadiens que M. Trump voulait « nous briser, afin que l'Amérique puisse nous posséder ». Si l'accord est conclu, il aura peut-être du mal à expliquer pourquoi il a conclu un accord aussi colossal avec M. Trump.

Cet accord était en gestation depuis la visite de M. Carney à la Maison Blanche le 6 mai, une semaine après que son Parti libéral ait remporté un quatrième mandat historique. Lors de la conférence de presse de M. Trump dans le Bureau ovale, M. Carney a déclaré qu'« après avoir rencontré les propriétaires du Canada au cours de la campagne, je peux vous dire que le pays n'est pas à vendre ». Mais lors de discussions privées dans la salle Roosevelt, de l'autre côté du couloir, les contours de la « forteresse Can-Am » étaient déjà en train d'être définis.

Avant de se rendre à Washington, M. Carney a demandé aux fonctionnaires de dresser la liste des produits canadiens dont M. Trump a le plus besoin. Les terres rares et les minerais critiques figuraient en tête de liste. Un accord continental permettrait aux États-Unis de ne plus dépendre de la Chine pour l'extraction et le raffinage de ces ressources. Ils sont essentiels à la production d'aimants utilisés dans les moteurs, les résonateurs et les systèmes de navigation de tout type d'équipement, des missiles aux avions de chasse. À lui seul, le F-35 Lightning II, l'avion de combat polyvalent commandé par la plupart des pays de l'OTAN, nécessite plus de 400 kg d'éléments de terres rares. Les équipements de haute technologie de toutes sortes, des batteries aux semi-conducteurs, nécessitent des terres rares et des minerais critiques dont l'approvisionnement est souvent dominé par des pays avec lesquels M. Trump n'aime pas commercer.

Les droits de douane visaient à contraindre les fabricants à s'implanter aux États-Unis, mais ils freinent également les investissements dans l'exploitation minière de ces éléments critiques au Canada. Les négociateurs canadiens invoquent donc l'impératif de sécurité nationale pour obtenir leur levée. Flavio Volpe, directeur de l'association canadienne des fabricants de pièces automobiles, note que la Maison Blanche souhaite rapatrier la production. « Mais elle ne peut pas rapatrier les ressources. »

Des personnes proches des négociations ont affirmé à The Economist que les États-Unis se verraient garantir un droit de préemption sur les ressources canadiennes. C'est un prix considérable à une époque où les pays du monde entier se bousculent pour sécuriser leurs approvisionnements.

Cela pourrait expliquer pourquoi M. Trump souhaite conclure un accord avec le Canada. Mais pourquoi M. Carney travaillerait-il avec un homme qui a déclaré à plusieurs reprises vouloir annexer son pays ? Probablement parce que les droits de douane imposés par M. Trump ne freinent pas seulement les investissements, mais commencent également à nuire aux travailleurs canadiens. Le taux de chômage a atteint 7 % en mai. Pandémie mise à part, il s'agit du taux le plus élevé depuis 2016.

Les économistes affirment que le commerce entre le Canada et les États-Unis est en pleine crise. Le déficit commercial global du Canada a plus que triplé entre mars et avril, passant de 2,3 milliards de dollars canadiens (1,7 milliard de dollars américains) à 7,1 milliards de dollars canadiens. C'est le résultat des droits de douane imposés à une économie qui exportait 76 % de ses produits vers les États-Unis en 2024.

M. Carney s'est engagé à diversifier les options commerciales du Canada afin qu'il ne soit plus jamais aussi dépendant d'un seul partenaire commercial. Mais il faudra des années avant que le Canada puisse échapper à l'attraction du plus grand marché de consommation au monde, si facilement accessible par chemin de fer ou par camion, si tant est qu'il y parvienne un jour. 

L'accès aux minerais n'est pas la seule chose que M. Carney propose. Pendant la campagne électorale, il a déclaré que le Canada consacrerait l'équivalent de 2 % de son PIB à la défense d'ici 2030. Le 9 juin, il a annoncé une accélération spectaculaire, affirmant que le Canada atteindrait en fait 2 % d'ici mars 2026 en dépensant 9,3 milliards de dollars canadiens supplémentaires (dont la majeure partie sera consacrée au recrutement et à l'augmentation de la solde des soldats).

L'exploitation des minerais critiques est coûteuse. Les réserves canadiennes d'uranium, de tungstène, de vanadium et de graphite se trouvent dans des régions isolées. Il faudra construire des routes dans des zones sauvages. Des usines de traitement devront être construites là où il y a peu d'infrastructures existantes. Un pacte garantissant des décennies d'activité aux entreprises américaines inciterait probablement les entreprises qui restent actuellement en retrait, avec des réserves de liquidités importantes, à investir dans l'un de ces projets. 

Source : The Economist (depuis il a été supprimé, mais on en voit un peu partout des copies)

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Sondage (n=1500) — Près des 2/3 des Canadiens contre le triplement de la population du Canada d'ici 2100 (le plan de l'Initiative du Siècle)

Le chef libéral Mark Carney a été accusé de s'approprier les idées des autres au cours de la campagne électorale fédérale (en anglais, Globe and Mail)

Les Britanniques avertissent que le nouveau premier ministre canadien a une « touche Midas inversée ». La réputation de Mark Carney en tant que gouverneur de la Banque d'Angleterre est plus entachée qu'il ne le laisse entendre (en anglais, National Post)

Tenir compte des avertissements sévères de la Grande-Bretagne à l'égard de Mark Carney. La presse britannique tant de gauche que de droit s'est montrée beaucoup plus critique à l'égard de notre nouveau premier ministre que la nôtre.  (en anglais, National Post)

Pourquoi les libéraux fédéraux de Carney veulent autant dépenser («Le banquier Carney semble adhérer aux principes de la comptabilité créative. Il n’est pas différent en cela de cette caste d’oligarques et de technocrates mondialistes qui ont conduit l’Occident dans le mur en trente ans.») 

vendredi 13 juin 2025

France — Sciences Po renoue (un peu plus) avec les grands lycées parisiens publics et privés

Le nombre d’élèves admis venus d’établissements élitistes de la capitale a progressé cette année. Depuis la suppression du concours écrit en 2021, il avait considérablement baissé.
 
Depuis la suppression du concours écrit d’entrée à Sciences Po en 2021, de grands lycées parisiens, publics et privés, avaient vu le nombre de leurs élèves admis Rue Saint-Guillaume se réduire à peau de chagrin. La procédure 2025 montre une inversion de tendance. 

Selon des chiffres que Le Figaro s’est procurés, le lycée Louis Le Grand compte cette année 11 admis, contre 4 l’année dernière. Il est ainsi le premier établissement représenté à Sciences Po. Henri IV reste stable par rapport à 2024, avec 4 élèves admis. Du côté du privé, l’établissement catholique Franklin passe de zéro à 4. Stanislas, lui, compte un admis, contre zéro l’an dernier. 

Ces données doivent être mises en regard avec le nombre de places ouvertes à Sciences Po chaque année, seulement 1000 environ, pour 18 000 candidats. Mais surtout, elles semblent traduire un retour à la recherche de l’excellence. Depuis que le concours écrit avait cédé la place en 2021 à une sélection sur dossier, agrémentée d’un entretien, l’idée d’un «malus» à l’élitisme et au privé, et d’un recrutement empreint d’idéologie, s’était répandu comme une traînée de poudre dans les cercles parisiens. C’est ébahi que certains avaient alors constaté que Franklin, établissement jésuite du 16e arrondissement qui alimentait historiquement les rangs des étudiants à Sciences Po, ne comptait plus aucun admis. La presse s’était fait l’écho de témoignages de candidats recalés. 

Face à l’accusation de boycott, la direction s’était défendue de toute volonté de discriminer et justifiait cela par l’entrée de l’école sur la plateforme Parcoursup, qui avait provoqué un afflux mécanique de candidats. 

L'amphi « Gaza » de Sciences Po

En 2023, Mathias Vicherat, alors directeur, constatait cependant avec satisfaction que l’école n’était plus « le petit monde d’il y a 20 ou 25 ans, qui avait les mêmes origines sociales, les mêmes origines géographiques».
« Beaucoup de familles bourgeoises parisiennes considéraient que Sciences Po était une forme de prébende pour leurs enfants », ajoutait-il. 

Mais les temps ont changé Rue Saint-Guillaume. Cette sélection survalorisant l’engagement, plutôt à gauche, des étudiants, n’est plus au goût du jour. L’amphi Boutmy rebaptisé le 12 mars 2024 «amphi Gaza» (image ci-dessus) par des militants propalestiniens et les mobilisations qui avaient jalonné la fin de l’année, avec une forte résonance politique et médiatique, ont largement écorné l’image.  Nouveau directeur arrivé à l’automne, 

Luis Vassy a rapidement envoyé des signaux de retour à une procédure de sélection plus objective, basée sur l’excellence académique. Cette année, la note obtenue au bac de français a donc compté pour 60%, là où elle ne pesait qu’à 7 à 8%. Les essais qui étaient demandés aux candidats ont été supprimés. Demander à des élèves de 16 ans de démontrer leur engagement social, c’est « faire peser une responsabilité très lourde» sur leurs épaules et celles de leurs familles, estimait le directeur à l’automne 2024. [C'était surtout très idéologique.]

La valorisation du bac de français semble donc avoir eu un impact sur la procédure 2025. Luis Vassy a également pris soin de faire savoir aux grands lycées d’élite que leurs élèves étaient toujours les bienvenus. Reste que le lycée Stanislas n’a pas présenté cette année beaucoup de candidats, ce qui explique qu’un seul de ses élèves ait été admis. Outre ces lycées bien connus, Janson-de-Sailly, Saint-Michel de Picpus, mais aussi des lycées internationaux ou de l’étranger ont vu le nombre de leurs élèves progresser. Dans ce contexte, la proportion de candidats admis issus de l’Île-de-France, située en 2024 à 22%, devrait elle aussi progresser. 

L’école détaillera ces données lors de sa conférence de rentrée prévue fin septembre, à l’issue de la procédure Parcoursup actuellement toujours en cours. L’occasion, aussi, de donner davantage de détails sur le retour annoncé d’une procédure écrite pour l’année 2026.


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jeudi 12 juin 2025

Progressisme — Les femmes enceintes, ça me dérange

« Les femmes enceintes, ça me dérange», déclare Hélène Gateau militante Sans Descendance.

Elle se détend un peu chez Jeremstar et se livre à un déballage méprisant contre les femmes enceinte, les familles et même les petits garçons... mais pro-chiens.


Hélène Gateau, journaliste vétérinaire, a écrit « Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant) ».

« L’école est un lieu qui est totalement vide d’admiration, vide de repères et vide de sens »

Extrait de la matinale de Frontières Média.

Anne Coffinier-Barry, experte en éducation et présidente de l'association Créer son école, : « Ce qui est certain, c’est que l’école est un lieu qui est totalement vide d’admiration, vide de repères et vide de sens. Et on enferme les enfants de plus en plus longtemps, de plus en plus tôt. »

L'émission au complet ici (l'entrevue d'Anne Coffinier commence à la 42e minute)

Mark Carney (PM du Canada) hisse officiellement le drapeau de la fierté 2SLGBTQIAA+ au parlement d'Ottawa

Continuité avec Justin Trudeau.

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Pourquoi les libéraux fédéraux de Carney veulent autant dépenser («Le banquier Carney semble adhérer aux principes de la comptabilité créative. Il n’est pas différent en cela de cette caste d’oligarques et de technocrates mondialistes qui ont conduit l’Occident dans le mur en trente ans.»)

mercredi 11 juin 2025

La femme n’est pas une construction sociale

Avez-vous l’impression de marcher sur des œufs quand vous essayez de faire l’état des lieux dans les rapports entre les sexes ? La tempête #metoo (#balancetonporc) a-t-elle changé durablement et positivement la dynamique entre les hommes et les femmes ? Le mouvement trans est-il allé trop loin ? Poser la question est-il même une transgression, une forme de provocation ?

L’auteure et professeure émérite, spécialiste de la littérature du XVIII, Claude Habib n’hésite pas à prendre frontalement les enjeux les plus explosifs de notre époque formidable. Dans son plus récent essai, Le privé n’est pas politique, elle rappelle les risques, grands, de transformer en champ de bataille nos zones de vie privée les plus intimes,

00:00 - Intro

02:03 - Baisse du QI dans plusieurs pays : est-ce le début d’un abrutissement collectif ?

07:48 - Nos valeurs libérales menacées. 

12:07 - La tolérance de l’Occident, une faiblesse ?

14:07 - Mineurs trans : des enfants cobayes ? 

 21:37 - La femme n’est-elle qu’une construction sociale ?

28:59 - Le néo-féminisme est misandre.

40:30 - Relation entre les sexes : « Sans doute est-on allé trop loin dans la prudence jusqu’à la pruderie. »

45:17 - Le courage masculin. 

51:01 - La douceur du foyer. 

1:03:37 - Valoriser le rôle de mère.  

1:10:09 - Le parti pris passionnel de Claude Habib : « Réprimer les désirs, les grands moments passionnels de l’existence, ça rend triste. »

La Chute de la maison Sciences Po

La Chute de la maison Sciences Po: extraits de l’enquête au cœur de la crise des élites. 
 
Dans un ouvrage dense et éclairant, Caroline Beyer raconte les vingt dernières années de la « fabrique des élites », prise aujourd’hui dans la tourmente. De la disparition de Richard Descoings à l’amphi « Gaza », elle retrace les événements et les décisions qui ont fait trembler l’institution. Caroline Beyer est grande reporter au Figaro . Son enquête «La Chute de la maison Sciences Po» est parue aux éditions du Cerf. 
 
Si Sciences Po fait tant parler d’elle, c’est qu’elle se plaît à alimenter son image d’école du pouvoir. Passage quasi obligé pour accéder à la haute fonction publique, elle compte parmi ses anciens une ribambelle de figures de la politique et du monde des affaires. Rue Saint-Guillaume se tiennent ainsi une multitude de conférences, données par des invités prestigieux. Parmi sa flotte d’enseignants vacataires, elle compte le Tout-Paris. Ici, les mythes et les codes sont soigneusement entretenus. Dans son hall d’entrée, se dresse la « Péniche », un grand banc en bois. 
 
Au coin de la rue Saint-Guillaume, Le Basile, brasserie appréciée des étudiants, semble résister au temps qui passe. Sciences Po a aussi ses « conférences de méthode », qui désignent les cours en petits groupes, et ses « académiques », qui ne sont rien d’autre que des professeurs. Mais à trop vouloir attirer l’attention, elle s’est brûlé les ailes. Avant la déflagration de l’amphi « Gaza », le bateau a régulièrement tangué, secoué par les démissions fracassantes de ses directeurs et les polémiques en tout genre. 
 
La crise de réputation s’est imposée comme une évidence avec les mobilisations propalestiniennes de 2024. Mais comment en est-elle arrivée là ? Rue Saint-Guillaume, les professeurs qui regrettent les grands esprits de Raymond Aron ou de René Rémond et l’époque où Sciences Po était un salon bourgeois, retournent cette question dans leur tête. Dans les cercles des anciens et au-delà, le mouvement militant étudiant interroge, même si l’école est connue pour son ancrage à gauche. Est-il le fait d’une jeunesse bourgeoise qui, en ce XXIe siècle, embrasse le combat pour la défense des minorités, emmené par l’extrême gauche nouvelle, ou le résultat de l’ouverture sociale et internationale ? Comment une minorité agissante a-t-elle pu occuper tant d’espace, au point d’incarner le visage de l’école des élites ? » 
 
Dans les lycées d’élite de la capitale, et surtout dans les lycées privés catholiques, s’installe le soupçon d’un recrutement idéologique, avec un « malus à l’élitisme » et au privé. Depuis 2021, le nombre d’admis venus de « Stan », fleuron de l’enseignement catholique parisien, oscille entre zéro et deux. Avant cela, ils étaient une petite dizaine. Alors que les témoignages se répandent dans les médias, le sujet scandalise aussi les cercles bourgeois. 

Le DRH d’une entreprise du CAC 40 se souvient des mots que l’associé d’un grand cabinet de conseil lui lâche, lors d’un dîner : «  Les élèves du privé sont blacklistés ! Tu te rends compte, ils n’ont pris aucun élève de Franklin depuis trois ans ! » « Jusque-là, Sciences Po était culturellement proche de cet établissement jésuite du 16e arrondissement », ajoute ce DRH, lui-même un ancien de l’école. Pour se défendre de l’accusation de « boycott » des lycées privés, l’école va jusqu’à tenir une conférence de presse, en août 2021. Le directeur, Mathias Vicherat, répétera ensuite qu’« aucune discrimination n’est faite envers les lycées privés ou l’origine géographique » et que, comme par le passé, 35 % des admis viennent du privé. 
 
Mais avec la nouvelle procédure d’admission et l’entrée de l’école sur la plateforme d’orientation vers le supérieur Parcoursup, qui lui a donné davantage de visibilité, l’origine géographique des admis est beaucoup plus hétérogène. Ce dont se félicite la direction. En 2024, les inscrits en première année viennent de 843 lycées différents en France et dans le monde, et seuls 22 % sont issus d’Île-de-France. « Avant, les épreuves écrites amenaient à Sciences Po les élèves des meilleurs lycées de France. Avec le dossier et l’injonction à la discrimination positive, on regarde Henri-IV, mais aussi le lycée d’Albi ! », résume un professeur. » 
 
«  Je vois passer des candidats qui aident les réfugiés, qui se battent pour la planète, qui militent pour l’égalité homme-femme. Je ne sais si ces dossiers sont sincères ou insincères, mais le recrutement est assurément marqué à gauche ! », constate pour sa part un professeur qui examine ces dossiers depuis plusieurs années. « Sciences Po a fait le choix d’une sélection à l’anglo-saxonne. Avant, lorsqu’on était admis, on était considérés comme des petits génies. L’art de la dissertation, de l’argumentation… Cela correspondait à l’esprit français, c’était prestigieux  », déplore un ancien, passé par le lycée du Parc à Lyon, qui travaille aujourd’hui au côté d’un député de la majorité présidentielle. « Je ne sais pas si le Sciences Po d’aujourd’hui m’aurait autant séduit », ajoute-t-il. Une école woke ? « Après l’assassinat de Samuel Paty, j’ai quand même eu une prof d’histoire qui nous avait expliqué qu’elle avait plus peur du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin que des terroristes ! », raconte Quentin Coton . 
 
«  En sociologie, il n’y a qu’un seul discours : la méritocratie n’existe pas. Mon histoire personnelle prouve le contraire, mais nous sommes bien obligés de nous conformer à ce postulat pour avoir de bonnes notes », raconte Pierre, en troisième année. Aujourd’hui diplômé de Sciences Po, Alexandre a pu constater le poids et le pouvoir de la sociologie à l’école. Lorsqu’il intègre Sciences Po, le jeune homme est admis dans la formation « scube », un double cursus ultra-sélectif, « pire que la prépa », qui permet de mener de front le parcours à Sciences Po et une formation scientifique à l’université Pierre-et-Marie-Curie. Sur les 40 élèves de sa promotion, trois ont ensuite intégré Polytechnique, tandis que deux autres ont rejoint Normale Sup. «  On suivait des cours de maths et de physique, tout en se formant aux politiques publiques », explique-t-il. Mais les choses prennent une allure bien différente lorsque Sciences Po charge un sociologue de revoir le cursus, à l’occasion d’un changement de partenaire universitaire. « Au lieu de faire des sciences dures en parallèle des sciences humaines, il a voulu faire de l’interdisciplinarité. C’est donc devenu des pseudosciences », regrette Alexandre, qui garde un souvenir intact d’un cours de sociologie sur les ponts aux États-Unis. « Le prof nous a expliqué que les ponts étant trop bas, ils rallongeaient les trajets des personnes qui prenaient le bus. Ces personnes étant issues des minorités, il y avait donc une volonté de discriminer. Conclusion : les ponts américains sont racistes ! De l’idéologie absurde », raconte-t-il, encore éberlué.

Une nouvelle tête qui tombe

Lorsqu’il arrive Rue Saint-Guillaume, Mathias Vicherat retrousse les manches de son impeccable costume tendance, pour s’attaquer comme il se doit aux « VSS » (violences sexistes et sexuelles, NDLR). Le directeur de 46 ans, qui se veut proche des préoccupations de la jeune génération, promet d’en faire « une priorité absolue ». Tout signalement déclenchera systématiquement une enquête de la cellule d’enquête interne préalable (CEIP), qui sera présidée par une magistrate. « Une formation aux VSS a été mise en place sur Zoom pour tous les élèves », raconte un étudiant. Las, le 4 décembre 2023, l’école et le Tout-Paris apprennent, stupéfaits, que Mathias Vicherat et sa compagne ont été placés en garde à vue, à l’issue d’une dispute aux portes du palace parisien Lutetia. Ils s’accusent mutuellement de violences conjugales. La « malédiction » a encore frappé la gouvernance de Sciences Po. De manière parfaitement lamentable. 
 
« C’est le wokisme qui se mord la queue, l’arroseur arrosé », ricanent alors les mauvais esprits de l’école. L’institution s’embrase. Le jusqu’alors sympathique directeur devient l’homme à abattre . Dès le lendemain, le campus de Paris est bloqué. Sa démission est exigée par les syndicats d’extrême gauche Solidaires, proche du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste), et l’Union étudiante. Cette dernière, sur le réseau social X s’explique : « Victime, on te croit. Nous ne pouvons avoir un directeur auteur de violence. » Dans le hall de l’école, des affiches représentant la silhouette noire de Mathias Vicherat sur fond orange sont placardées, appelant à son départ. La députée Europe Écologie-Les Verts (EELV) Sandrine Rousseau fait le déplacement à Saint-Germain-des-Prés pour soutenir les étudiants. L’association Garces de Sciences Po, qui se définit sur Instagram comme un « collectif féministe radical intersectionnel » agissant « en mixité choisie sans hommes », monte au front. » 
 
La communauté enseignante n’est pas en reste. Le département de sociologie réclame la tête de Vicherat. «  C’était une véritable chasse à l’homme. On ne pouvait pas faire entendre un discours de raison, témoigne un professeur de politique. Il ne pouvait que démissionner. Mais l’emballement de l’institution montrait à quel point elle était instable.  » Sur le groupe WhatsApp des enseignants vacataires, certains se déchaînent. «  Dès la garde à vue, ils piétinaient la présomption d’innocence  », rapporte un membre de cette boucle réunissant 250 personnes. Lorsque le tribunal rendra sa décision, un an plus tard, il condamnera Mathias Vicherat, mais aussi son ex-compagne : cinq mois de prison avec sursis pour lui, huit pour elle. La justice fera état d’«  une relation particulièrement dysfonctionnelle depuis de nombreux mois  ». 

Un avant et un après Gaza

«  Il y a eu un avant et un après Gaza.  » Lancinante, cette phrase revient, de la bouche de professeurs de Sciences Po, d’étudiants, mais aussi de recruteurs et d’anciens, qui occupent des postes clés dans une multitude de secteurs. Et qui se désespèrent. Les plus aveugles, ou les plus confiants, auront beau balayer cela d’un revers de main, l’assertion correspond à une réalité. Après l’affaire de l’amphi Boutmy rebaptisé « Gaza » en avril 2024, les vidéos et les images qui ont circulé dans les médias, agrémentées d’abondants commentaires de la classe politique, ont été dévastatrices pour la réputation de l’institution. Elles ont montré une école aux prises avec des militants masqués, martelant des slogans propalestiniens coiffés de keffiehs, et une direction dans l’impasse, incapable de gérer le désordre. » 
 
Si l’amphi « Gaza », les manifestations et les bloqueurs évacués par la police ont fait l’effet d’un séisme, c’est aussi la goutte d’eau dans une tempête qui semble plus vaste. Voilà une dizaine d’années que Sciences Po fait les gros titres de la presse avec sa valse des directeurs et ses coups successifs portés à l’élitisme à la française, qui ont eu pour point d’orgue la suppression de son concours. Dès mai 2024, sur le réseau social X, les publications sur la « démonétisation » du diplôme et des CV que les recruteurs jetteraient directement « à la poubelle » se multiplient. Ces employeurs du privé, ayant «  pris conscience qu’intégrer des Sciences Po est un risque  », seraient en train de les «  blackbouler », tandis qu’en parallèle beaucoup de diplômés iraient «  s’incruster dans la fonction publique  », peut-on lire, en substance, sur ce réseau social peu réputé pour sa nuance, mais à forte influence. 
 
Vers un nouvel horizon

Par-delà le brouhaha ambiant, c’est justement des dossiers de fond qui attendent le directeur. Depuis la suppression du concours écrit en 2021, les critères de sélection de l’école ont été vivement interrogés. Les lycées élitistes publics et privés, ainsi que la bourgeoisie parisienne se sont sentis mis de côté, et l’ont fait savoir dans leurs cercles d’influence. En octobre 2024, quinze jours à peine après sa prise de fonction, Luis Vassy annonce, dans une interview aux Échos, une réforme de la procédure d’admission. «  Nous recrutons les plus compétents, pas les plus militants », promet-il, à l’adresse des candidats de la session 2025. » 
 
 Les lettres sur l’engagement et le projet de l’étudiant, qui étaient jointes au dossier, n’auront plus cours. 
 
Demander à des élèves de 16 ans de démontrer leur engagement social, c’est « faire peser une responsabilité très lourde » sur leurs épaules et celles de leurs familles, estime-t-il. Les notes obtenues au bac de français, une épreuve nationale et anonyme, seront surpondérées à 60 %, contre tout juste 7 % à 8 % auparavant. Il s’agit de laisser moins de place au « contrôle continu », ces notes données au cours de l’année par les professeurs du lycée. Elles flirtent aujourd’hui avec de si hauts sommets qu’il devient difficile de distinguer les dossiers les plus performants. Avec ce petit changement qui pourrait faire évoluer à la marge les profils des candidats retenus, Sciences Po espère voir les choses bouger.
 
 
LA CHUTE DE LA MAISON SCIENCES PO
de BEYER CAROLINE,
publié aux éditions du CERF,
le 28 mars 2025,
à Paris,
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2204171298

Voir aussi
 
 
 

 Très fort tropisme à gauche des étudiants de Sciences Po (Paris)

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Sciences Po secouée par l’affaire Duhamel, Des étudiants veulent la démission du directeur de l’école Frédéric Mion. Il aurait eu vent des rumeurs d’inceste et de pédophilie homosexuelle visant le président de la Fondation nationale des sciences politiques.

En 2011, Sciences Po annonçait la suppression l'épreuve de culture générale. Richard Descoings, son directeur mort dans des circonstances sordides en avril 2012 aux États-Unis qu'il adulait, avait supprimé du concours d’entrée l’épreuve écrite de culture générale pour les titulaires d’une mention "Très Bien" au baccalauréat et instauré une procédure d’entrée "convention d’éducation prioritaire" [zone d'éducation prioritaire est un euphémisme pour banlieue immigrée] afin d'ouvrir «socialement» l’école.

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mardi 10 juin 2025

Grande-Bretagne — S'inquiéter de l'immigration massive relève de l'idéologie terroriste selon un programme gouvernemental

Le programme Prevent du gouvernement britannique est une composante de la stratégie antiterroriste nationale appelée CONTEST, mise en place en 2003 pour prévenir la radicalisation et empêcher les individus de s'engager dans le terrorisme ou de soutenir des activités terroristes.

 
S'inquiéter de l'immigration massive relève de l'idéologie terroriste, selon ce programme Prevent.

Selon des documents officiels, les inquiétudes liées à l'immigration massive relèvent de l'« idéologie terroriste » et nécessitent l'intervention du programme gouvernemental de lutte contre la radicalisation, Prevent.

Une formation en ligne hébergée sur le site web du gouvernement pour Prevent cite le « nationalisme culturel » comme une croyance pouvant conduire un individu à être orienté vers le programme de déradicalisation.

Cela englobe la conviction que « la culture occidentale est menacée par l'immigration massive et le manque d'intégration de certains groupes ethniques et culturels », comme l'apprennent les participants à la formation.

Il s'agit du dernier exemple en date de la restriction de la liberté d'expression par les autorités, la police et les tribunaux.

Ces dernières semaines, le Telegraph a révélé qu'un retraité avait été arrêté à tort pour avoir mis en garde contre l'antisémitisme sur Twitter, et a également mis en lumière le cas d'un homme qui a été condamné pénalement pour avoir brûlé le Coran.

Le programme Prevent a fait l'objet d'un rapport accablant il y a deux ans et n'a pas réussi à arrêter Axel Rudakubana, le tueur de Southport, qui lui avait été signalé à trois reprises.

Les défenseurs de la liberté d'expression ont averti que la définition du « nationalisme culturel » était trop large et pouvait, en théorie, signifier que même Sir Keir Starmer et Robert Jenrick, le secrétaire à la justice fantôme, pourraient être condamnés pour leurs commentaires passés.

Parmi les autres personnes risquant d'être qualifiées d'extrémistes figurent Douglas Murray, l'auteur à succès qui a beaucoup écrit sur l'immigration, ainsi que Matthew Goodwin, l'universitaire devenu présentateur sur GB News, ont déclaré les militants.

Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a déclaré : « Prevent ne vise pas à restreindre le débat ou la liberté d'expression, mais à protéger les personnes susceptibles de se radicaliser. »

Lord Young, secrétaire général de la Free Speech Union (FSU), a écrit à Yvette Cooper, ministre de l'Intérieur, pour l'exhorter à reconsidérer d'urgence cette classification.

Il a affirmé que toute personne signalée à Prevent pourrait subir des « conséquences graves et durables » sur son éducation, son emploi et sa réputation publique.

Prevent vise à identifier les personnes susceptibles de se tourner vers le terrorisme, qui sont ensuite signalées au programme, où des agences s'efforcent de les détourner de la radicalisation. Les données personnelles des personnes signalées sont conservées dans les bases de données de Prevent pendant au moins six ans et reproduites dans les systèmes de la police et des services de renseignement.

Les écoles, les universités, les hôpitaux et autres organismes du secteur public ont l'obligation légale d'empêcher les personnes d'être entraînées dans le terrorisme. Chaque année, des milliers d'enseignants, de policiers, de professionnels de santé et d'autres membres du personnel suivent une formation Prevent.

Le cours officiel de « remise à niveau » de Prevent, hébergé sur gov.uk, indique que le « nationalisme culturel » est l'une des « sous-catégories d'idéologies terroristes d'extrême droite » les plus courantes, au même titre que la suprématie blanche et le nationalisme ethnique blanc.

Dans une lettre adressée à Mme Cooper, Lord Young a déclaré qu'il s'agissait d'une « question très préoccupante ».

Il a déclaré : « Bien qu'il ne soit pas défini par la loi ni soumis à des contraintes légales, la définition donnée dans le cours de formation élargit le champ des soupçons pour inclure des personnes dont les opinions sont tout à fait légales mais politiquement controversées.

« Maintenant que le « nationalisme culturel » a été classé comme une sous-catégorie de l'idéologie terroriste d'extrême droite, même les croyances traditionnelles de centre-droit risquent d'être considérées comme idéologiquement suspectes, bien qu'elles restent largement dans les limites de l'expression légale.

Les thèmes couverts par la catégorie « nationalisme culturel » du programme Prevent comprennent des opinions largement répandues, allant des préoccupations relatives à l'immigration et à la cohésion sociale à la conviction que l'intégration devrait être une priorité politique et que les normes culturelles communes contribuent à maintenir une société libérale. »

Lord Young a suggéré que cette définition pourrait même s'appliquer à M. Jenrick, l'ancien ministre de l'Immigration, qui avait précédemment averti que « l'immigration excessive et incontrôlée menace de cannibaliser la compassion du public britannique ».

Selon lui, des politiciens travaillistes de haut rang pourraient également entrer dans le champ d'application de cette définition. Lord Young a cité la récente déclaration de Sir Keir selon laquelle sans règles d'immigration équitables, « nous risquons de devenir une île d'étrangers, et non une nation qui avance ensemble ».

Et en France ?